THERESE HUC ou UN PARCOURS DE SANTE RICHE EN ENSEIGNEMENTS

Vous avez peut-être rencontré dans les couloirs un nouveau visage, celui de Thérèse Huc , étudiante cadre de santé, en stage dans notre établissement jusqu'aux vacances de Noël.



- Madame Huc, racontez-nous un peu votre parcours.
- Je suis infirmière depuis 1990 . J'ai commencé dans un service de maladies infectieuses auprès de patients entre autres porteurs du VIH, dans les années 90, quand ils décédaient plus rapidement de l'infection.
-Qu'est-ce que vous gardez en mémoire de cette période?
-Les patients VIH positifs décédaient rapidement dès l'infection et avec l'arrivée de la trithérapie, l'espérance de vie s'est allongée. Ce fut quelque chose de très positif, même si les représentations du public sur cette maladie n'ont guère changé.
- Qu'est ce qui vous motive dans votre activité professionnelle?
- Prendre soin de l'autre, c'est un métier de l'humain. D'ailleurs ce qui me gênait dans mon activité, c'était toute la technicité. C'est sans doute pourquoi j'évolue en tant que cadre. Je n'ai pas envie d'avoir des seringues, des pansements dans les mains ; ce que certains de mes collègues recherchent particulièrement et heureusement. On peut être infirmière et favoriser le relationnel, dans la psychiatrie ou la gérontologie.
- Vous êtes intervenue dans d'autres secteurs, je crois.
- Oui auprès de personnes âgées. J'ai été responsable d'un secteur en gériatrie la nuit. L'espérance de vie s'allonge et on est de plus en plus longtemps dépendants. La vieillesse se médicalise.
-Qu'y a-t-il de spécifique dans l'aide aux personnes âgées?
- En milieu hospitalier, les infirmières font ce métier afin d'améliorer la santé des patients, mais dans le cas des personnes âgées, c'est souvent un maintien ou un accompagnement vers un déficit progressif des capacités. C'est très dur et cela renvoie à notre propre vieillesse ou celle de nos proches, ce qui est particulièrement difficile au début d'une carrière professionnelle.
- On dit souvent que travailler de nuit est difficile.
- C'est difficile dans la mesure où on travaille à l'inverse de notre rythme biologique. Si on supporte cela, on peut y trouver beaucoup d'avantages. On maîtrise mieux son organisation du travail , car on est seul, on travaille aussi dans le silence, et si a besoin de moins de sommeil, on dégage plus de temps pour sa famille. Par contre, cela a tendance à désocialiser. Il faut savoir que c'est souvent une réalité dans ce métier.
-Si vous aviez une leçon à tirer de toute votre expérience?
- Nous avons la vie des patients entre nos mains. Ils peuvent dépendre complètement de nous. Nous ne devons pas entrer dans la toute-puissance et rester humains.
-C'est quoi la toute-puissance?
- Ne pas prendre le pouvoir dans la relation soignant/soigné, ne pas obliger à faire les choses, ne pas faire de chantage ; mais au contraire se mettre à l'écoute, à la disposition, faire à la demande de l'autre.
-Finalement on pourrait transférer cet enseignement à toute relation?
- Oui, c'est une démarche éthique.
- Merci à vous!

CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION 2009/2010

Un dossier pédagogique riche sur l'appel du 18 juin 40 et son impact.